Les espèces animales menacées en Afrique
L’Afrique vous dévoile une nature incroyable, sur l’ensemble de son continent, mais c’est aussi un écosystème fragile et changeant. Des espèces animales sont menacées d’extinction depuis plusieurs décennies et les autorités, malgré des projets de sauvegarde, peinent à freiner leur déclin.
Vous retrouvez dans chaque pays d’Afrique des animaux emblématiques du continent : éléphants, lions, rhinocéros, grands singes, perroquets… Mais ces animaux que l’on retrouve dans les dessins animés et les films sur la vie sauvage sont aussi ceux qui risquent de disparaître si l’on n’agit pas.
Sommaire
- Le braconnage et ses ravages
- Les effets du changement climatique
- Pollution et expansion urbaine en Afrique
- Les animaux africains menacés de disparition
- Le roi de la savane : le lion
- L’éléphant d’Afrique : imposant et fragile
- Guépards et léopards, rapides mais pas invincibles
- Les primates de grande taille
- Le rhinocéros blanc ou noir, même combat
- Les manchots du Cap
- Les autres animaux menacés
- Comment sauver ces animaux en voie d’extinction ?
Le braconnage et ses ravages
Le braconnage est sans aucun doute la menace qui a le plus fait reculer le nombre d’individus de certaines espèces animales. Pendant des dizaines d’années, le commerce de l’ivoire des éléphants, des cornes de rhinocéros, des écailles des crocodiles ou encore de la peau tachetée des zèbres et des léopards, battait son plein.
La chasse est aujourd’hui interdite dans de nombreux pays d’Afrique. Au Kenya, en Tanzanie et dans les pays qui accueillent des safaris, au sein de réserves naturelles protégées, interdit de tuer les animaux et même de les toucher !
Cependant, certains gouvernements continuent de délivrer des permis de chasse concernant des espèces en voie d’extinction, lorsqu’ils pensent que les chiffres remontent suffisamment… Au Zimbabwe, en Namibie et dans certaines réserves d’Afrique du Sud, on peut alors tuer légalement les léopards, les éléphants, les hippopotames et les lions.
Des réserves privées, qui possèdent leurs propres règles, continuent aussi d’autoriser la chasse dans de nombreux pays d’Afrique, au détriment des lois en vigueur. Les voyageurs de safari de luxe paient plusieurs milliers d’euros pour tuer des bêtes sauvages.
Les effets du changement climatique
Les braconniers et touristes fortunés ne sont pas les seuls responsables des extinctions animales. Le réchauffement climatique joue, lui aussi, un rôle très important dans la disparition de certains animaux. L’augmentation de la température de quelques degrés a d’immenses répercussions sur la flore et la faune africaines.
Les herbivores sont les plus touchés : manque d’herbe verte et grasse, arbres desséchés, cours d’eau qui s’amenuisent… Les animaux ne trouvent pas suffisamment de nourriture, et ne peuvent plus non plus être chassés par les animaux plus imposants. Chaque absence joue un rôle de taille sur le reste de la chaîne alimentaire.
Le réchauffement climatique modifie également l’écosystème africain, notamment le cycle de l’eau. Le niveau de certains lacs augmente dangereusement et réduit à la fois les territoires des animaux et des nomades qui vivent dans les alentours. C’est par exemple le cas des lacs de la vallée du grand Rift tels que le lac Nakuru ou le lac Naivasha. Il y a encore une dizaine d’années, on pouvait y observer des milliers de Flamands roses, phénomène qui se raréfie.
Pour finir, le changement climatique impacte aussi les oiseaux et la migration de nombreuses espèces animales. Certains oiseaux qui voyageaient jusqu’en Europe pour retrouver un peu de fraîcheur commencent à changer leur itinéraire. Chaque espèce qui disparaît perturbe la chaîne alimentaire, avec des répercussions sur des centaines d’autres espèces animales, plus grosses ou plus petites.
Pollution et expansion urbaine en Afrique
La disparition de l’habitat naturel de certaines espèces est aussi liée à l’étalement urbain et à la construction d’infrastructures. Malgré la création de parcs nationaux et de réserves protégées, certains gouvernements continuent à délivrer des autorisations et des permis de construire dans des zones naturelles abritant une faune sauvage menacée.
En Tanzanie par exemple, malgré les règles drastiques des autorités des TANAPA (Tanzania National Parks) un immense barrage vient de prendre place dans le parc national de Nyerere, détruisant une vaste partie de la réserve. Les mêmes effets dévastateurs ont été constatés au Kenya, lors de la construction de voies ferrées au sein du parc du Masai Mara.
Enfin, la pollution et les activités de l’homme terminent d’abîmer la nature. La surpêche et la pollution entraînent l’extinction de certaines variétés de coquillages, tels que les ormeaux. Ils ont presque disparu du littoral sud-africain, alors qu’ils sont une base de nourriture importante pour les oiseaux et les poissons.
Les animaux africains menacés de disparition
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est la plus grande institution dédiée à la préservation des animaux. Cette organisation intergouvernementale rassemble des ONG, des associations, des gouvernements et des représentants de nombreuses ethnies.
Les enquêtes et recensements réguliers menés par l’UICN permettent de classer les espèces selon leur degré de préservation. Plusieurs fois par an, elle dresse des listes rouges des espèces menacées, par pays et par continent. En 2022, 42 108 espèces étaient classées « menacées » à travers le monde.
Le roi de la savane : le lion
Malgré sa réputation de roi de la savane, le lion fait partie des espèces menacées d’extinction. Il figure depuis 2008 parmi les espèces « RE » pour Régionalement Éteinte et chaque année, la liste des pays desquels il disparaît s’allonge.
Il reste pourtant possible de réaliser des chasses aux lions en enclos pendant un safari en Afrique… Les lions sont élevés en captivité pour le plaisir des chasseurs. Aucune notion de sauvegarde ni de protection de l’environnement dans ces situations, seulement l’appât du gain.
L’éléphant d’Afrique : imposant et fragile
Le Fonds mondial pour la nature (WWF en anglais) annonce qu’environ 25 000 éléphants sont tués chaque année sur le continent Africain. Cela représente l’abattage de trois éléphants toutes les heures… Malgré les procédures de protection anti-braconnage, l’éléphant d’Afrique figure parmi les espèces « en danger », tué pour ses défenses en ivoire, sa peau et sa viande.
La sous-espèce d’éléphants Loxodonta cyclotis, qui évolue dans les forêts d’Afrique, est quant à elle classée dans la catégorie "En danger critique d'extinction". Vous les retrouvez dans les pays d’Afrique centrale. Les éléphants d’Afrique sont présents dans de nombreux parcs nationaux de Tanzanie, du Kenya et d’Afrique du Sud.
Guépards et léopards, rapides mais pas invincibles
Le guépard, avec sa robe tachetée, fait partie de la liste rouge de l'UICN depuis 2021, dans la catégorie espèces menacées. Près de 6 500 individus ont été répertoriés dans les déserts, les savanes, les parties montagneuses et rocheuses d’Afrique.
Le léopard figure parmi les animaux vulnérables d’Afrique, chassé pour sa fourrure. Entre braconnage, réduction drastique de leur aire de répartition et diminution du nombre des proies, ces deux grands félins ont du mal à subsister sur le continent.
Les primates de grande taille
Les grands singes ont été décimés en Afrique, à la fois par l’abattage des forêts et par leur capture pour en faire des animaux domestiques ou pour leur viande. Des centres de soin sont répartis partout sur le continent, mais la superficie de ces parcs protégés n’est jamais vraiment suffisante.
Les chimpanzés, les orangs-outans et les gorilles sont trois des espèces de grands singes qui ne vivent plus dans la nature sans protection de l’homme. Vous retrouvez des chimpanzés en Tanzanie dans le Parc national de Gombe Stream ou celui des Mont Mahale. Pour observer les gorilles, cap sur le Cameroun, le Gabon, l’Ouganda ou le Congo.
Le rhinocéros blanc ou noir, même combat
Les rhinocéros sont chassés et tués pour leurs cornes depuis des dizaines d’années. Dans la médecine traditionnelle chinoise notamment, la poudre de corne de rhinocéros aurait des vertus apaisantes, antipyrétiques, anti-inflammatoires et aphrodisiaques. La chasse incessante de l'espèce et le défrichage des terres pour la colonisation et l'agriculture ont réduit les effectifs au fil des années.
Malgré les grands efforts de conservation de certains pays, les sanctuaires et centres de soins, le rhinocéros noir figure parmi les espèces en danger critique d'extinction (avec un peu plus de 3 100 animaux) et le rhinocéros blanc, parmi les espèces « quasi-menacées » (avec environ 10 000 individus). En 2017, près de 93 % des rhinocéros noirs vivaient dans des réserves protégées en Afrique du Sud, Namibie, au Zimbabwe et au Kenya.
Les manchots du Cap
Les petits manchots du Cap sont l’une des attractions des voyageurs de safari en Afrique du Sud. Pourtant, depuis 2019, ils sont officiellement une espèce en danger dont le nombre d’individus ne cesse de décroitre.
Le ramassage des œufs, la pêche intensive et le tourisme sur les lieux de ponte et de reproduction ont grandement perturbé la vie de ces animaux. Les manchots du Cap sont aujourd’hui protégés mais face à la lenteur de leur reproduction, la survie de l’espèce n’est pas garantie.
Les autres animaux menacés
La liste rouge de l’UICN ne s’arrête pas aux grands mammifères et animaux connus des touristes. Elle répertorie tous les animaux menacés d’extinction ; insectes, poissons, oiseaux de toutes tailles et reptiles.
En Afrique, elle révèle la fragilité de nombreuses espèces et parmi elles : le requin-taupe, le requin-taureau, l’oryx d’Arabie, la tortue sillonnée, le phoque moine de Méditerranée, le magot ou macaque berbère, le vautour africain ou le vautour oricou, le dugong (vache de mer)… La liste est longue et s’allonge chaque année.
Comment sauver ces animaux en voie d’extinction ?
Il existe aujourd’hui des centaines d’associations de personnes qui militent pour la sauvegarde des animaux menacés. Certaines sont très connues et agissent sur l’ensemble du globe, d’autres agissent au niveau local, avec la création de sanctuaires, de centres de soins et de réserves naturelles protégées.
Parfois décriés par les écologistes, les séjours de safari sont une partie majeure des financements de ces structures. Les lodges de luxe, intégrés aux parcs nationaux, sont de puissants vecteurs de sauvegarde, permettant à la fois de financer les gardes des réserves (évitant le braconnage) et des projets de conservation.
L’information et la prévention auprès des voyageurs et des populations locales sont aussi des clés de préservation des animaux. Il faut réussir à comprendre pourquoi les tribus chassent les fauves et les grands mammifères, et comment elles peuvent intégrer leur présence dans leurs modes de vie.